Atelier d’écriture

Publié le par izaopolo

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Demain, c’est atelier d’écriture avec les 1ère L, je mets un peu le nez dans quelques notes qui sont arrivées à Santos avec l’armoire verte.

 

Là, c’est un atelier avec Sylvaine Jaoui, en décembre 2008. Ce sont mes exercices.

 

Des exemples :

 

Ce que je ne sais pas : écrire en phrases courtes ce qu’on ne sait pas encore faire en débutant par « je ne sais pas ».

 

Je ne sais pas encore faire des manœuvres en voiture quand on me regarde, je ne sais pas encore prendre un billet d’avion et aller voir les lotus quelque part au lieu de me rendre au travail le lundi matin – et les autres jours - , je ne sais pas faire les courses de façon organisée dans la semaine et je ne saurai jamais, je pense, je ne sais pas encore me dire que j’ai une vie intérieure tellement riche que je pourrais passer deux jours en montagne dans un refuge qui sent le pied et je ne sais pas encore non plus réparer la machine à laver qui est tombée en panne hier avant le rinçage à 30°.

 

Aborder la comparaison.

 

Compléter : l’amour c’est comme…, un homme qui pleure c’est comme…, les hortensias à la fin de l’été c’est comme… (5 mn, pas eu le temps de faire les autres).

 

L’amour c’est comme le grand huit quand le gérant est parti s’acheter des frites en oubliant d’appuyer sur stop.

 

Un homme qui pleure, c’est comme une femme qui pleure, mais il est moins souvent en jupe.

 

Les hortensias à la fin de l’été, c’est comme une tête de veau persillée.

 

Ecrire son épitaphe :

 

Bon débarras !

 

S’écrire une lettre d’amour :

 

Ma chère Isabelle,

 

Dix ans déjà que je te vois tous les jours et je ne t’ai jamais rien dit. Tu sais probablement à mes mines, aux caresses que je quémande avec maladresse, tu sais probablement, donc. Tu le devines, j’en suis sûr .

Depuis dix ans déjà, je me réjouis chaque matin de te voir apparaître comme une déesse sur le seuil de la cuisine. Tes cheveux en bataille, tes pieds bronzés sur le carrelage sont des délices annonçant ce qui va suivre. Ta voix – un peu rauque parfois, tu fumes trop – me susurrant à l’oreille les mots du plaisir toujours renouvelé de l’éveil en ta maison.

Dieu que je suis heureux de vivre avec toi qui empêche la méchanceté du monde de m’atteindre. Avec toi qui m’a pour ainsi dire tiré du ruisseau et offert des aventures et les caresses les plus folles.

Oui, Isabelle, toi seule sait choisir le Sheba que j’aime presqu’autant que toi je t’aime.

 

Gweïlo

 

Atelier avec Virginie Lou, décembre 2008.

 

Ecrire la suite de « Il était une fois au fin fond du Japon une minuscule cabane de bambou entre deux montagnes escarpées. »

 

Il était une fois au fin fond du Japon une minuscule cabane de bambou entre deux montagnes escarpées. Elle était si petite qu’on ne la remarquait pas, même en hiver quand les bosquets se courbaient sous le poids de la neige. Plus personne au village voisin ne se souvenait de qui l’avait construite.

Abandonnée depuis longtemps, elle semblait pourtant aussi pimpante qu’au premier jour.

De son palanquin, un jour, la femme du seigneur de la préfecture l’aperçut.

Cette cabane, retirée sous les arbres et comme immortelle, fit un tel effet sur son âme qu’elle y songeait encore en traversant les douves de son château.

Le soir-même, la femme du seigneur s’enquit auprès de ses suivantes de la cabane. Celles-ci se turent, prétendant ignorer en connaître l’existence.

Le lendemain, la femme eut l’occasion d’interroger son mari.  Il faut savoir que ce mari était un guerrier impitoyable, brutal, vieux et laid. Et que ses colères étaient redoutables. Mais ce qui suivit l’innocent questionnement étonna la femme, pourtant, hélas, habituée aux emportements conjugaux.

Le seigneur devint rouge, ses traits se raidirent brutalement et il pria – autant que le terme puisse convenir – sa femme de cesser ses bavardages inutiles.

La femme baissa la tête et salua son seigneur, en dépit de sa curiosité, piquée au plus vif.

Or, à la même époque, un ermite maigre et sans âge vint à passer devant la cabane. Il avait longuement cheminé entre les montagnes escarpées et la cabane semblait l’attendre. Il s’y installa, donc. Il déroula sa natte et passa enfin une nuit à l’abri des morsures du vent.

Le temps passait.

La cabane retenait l’ermite, lui offrant des nuits sans rêves et des jours de méditations claires.

Jamais personne ne passait à l’entour, l’ermite vivait immobile et comme rentré en lui-même.

Après deux saisons passées ainsi, ses sens étaient à vif et la nuit perdit son silence.

Au début, ce ne fut rien, un grattement à la porte peut-être, ou encore un gémissement dans les feuilles. Les sensations étranges s’intensifiaient et l’ermite perdit le sommeil.

Il essaya alors d’inverser le cours de sa vie et de dormir durant le jour, mais il dut l’admettre : le sommeil l’avait définitivement quitté.

Résolu à percer ce mystère, l’ermite redoubla d’intensité dans ses méditations. Ce qui tombait fort bien puisqu’il n’avait désormais plus besoin de dormir.

Le jour et la nuit se brouillèrent, il vivait juste dans une succession de différences d’intensité lumineuse.

Au retour de la troisième saison froide, l’ermite n’avait toujours pas sommeil mais son ouïe était devenue plus aiguë, frappée de sons qu’elle n’avait, jusque là, jamais entendus.

La femme du seigneur mit alors au monde une fille, ce qui provoqua la colère du seigneur, une fille ne pouvant devenir un valeureux samouraï.

Retirée dans sa chambre l’essentiel de ses jours, la femme du seigneur se ressouvint de la cabane et la curiosité lui revint.

(…)

 

 

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I
Je vais faire comme les applis chez Apple: payant assez vite! (et hop! à moi la richesse!!)
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K
La suite ! La suite ! La suite !<br /> Je trépigne comme une môme...
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